Club de jazz très privé

Catégories : Trio libertin FANTASME
il y a 8 ans

Ca faisait longtemps que l’idée avait été lancée. Sa simple évocation les plongeait dans un autre univers, un monde sensuel très attirant. Comme à son habitude, il avait fait du repérage et s’était organisé pour que tout se passe bien. Aussi quand cette soirée grise et pluvieuse s’était libérée dans leurs agendas, il savait précisément où il voulait l’emmener. Quelques messages d’organisation plus loin, le rendez-vous était confirmé.

Une belle pluie d’été indien les avait surpris à la sortie du métro. Elle avait enfilé sa veste en souriant par-dessus sa robe pas très couvrante, et ils s’étaient perdus dans le dédale des rues, zigzagant entre les flaques d’eau, passant d’un porche à l’autre pour ne pas finir trempés jusqu’aux os. Ils se poussaient de temps en temps sous les chutes d’eau tombant des gouttières pour ne pas perdre la main, et pouffaient de rire devant le spectacle des femmes d’affaire prêtes à tout pour sauver leur brushing, jusqu’à se servir d’un caniche comme parapluie. Sa main dans la sienne, il la conduisait, du coin d’une rue passante à un petit passage désert qu’il était le seul à emprunter, vers une autre ruelle. Il savait qu’elle le suivrait n’importe où, en toute confiance. Oh, elle n’allait pas être déçue. Un sourire irrépressible sur les lèvres, il tourna le dernier coin de rue donnant sur la place.

Elle avait reconnu l’endroit, et malgré la pluie, malgré ses talons un peu hauts, sa démarche s’était modifiée dès qu’elle en avait aperçu l’entrée. Il lui avait peu parlé de ce club, juste assez pour attiser sa curiosité, mais ce qu’elle s’était imaginé valait manifestement toutes les descriptions qu’il aurait pu faire. Elle s’effaça pour le laisser passer la porte, avec dans les yeux ce sourire qui disait qu’il pouvait faire d’elle tout ce qu’il voulait. Il la voulait, elle. Il passa le seuil lentement, laissant le temps à ses yeux de s’accoutumer au changement de lumière.

Le Fool’s lover était encore plus sombre que dans son souvenir. La fumée des cigares avait rendu franchement opaques les quelques globes qui dispensaient autrefois une chiche lumière rouge. Impossible de lire les cartes ou les ardoises qu’on devinait de place en place, inutiles au demeurant, elles n’étaient jamais à jour. Bien que la soirée ne soit pas encore très avancée, l’atmosphère était lourde, chargée de vapeurs de whisky, suintante de tabac, dégoulinante de sons. Une basse tranquille, une guitare acoustique lancinante et une chanteuse à la voix rauque accueillaient les visiteurs errants et les invitaient à s’installer dans les confortables banquettes en sky. Quelques clients étaient dispersés dans la salle, des habitués venus profiter de cette ambiance spéciale, et certains jetèrent un regard ou deux vers eux avant de revenir à leur verre.

Après quelques hésitations, elle avait choisi une table sur le côté, dans une des alcôves atypiques éclairées à la bougie. Les yeux grand ouverts, elle regardait tout autour d’elle, observant chaque élément du décor, détaillant le bois des poutres d’un noir d’encre, le faible éclat des bouteilles et les verres qu’on devinait à peine sur le bar, les silhouettes enténébrées assises aux autres tables, et une main qui semblait surgie de nulle part, éclairée par une allumette dans une alcôve. Lui faisait mine d’écouter la musique, mais il ne regardait qu’elle. Elle portait une robe courte et moulante qui lui allait merveilleusement, et croisait et décroisait souvent les jambes, juste pour le frottement de sa peau avec le tissu satiné. Du moment où elle avait pénétré dans le club, ses déhanchements s’étaient faits plus amples, sa cambrure plus appuyée, ses gestes plus langoureux. Ses paupières s’ouvraient et se fermaient légèrement plus lentement. Elle irradiait de chaleur. Il devinait les mouvements vifs de ses yeux avides, et un sourire gratuit sur ses lèvres. Elle était belle.

Ramenant son attention à son compagnon, elle demanda ce qu’il voulait boire. Il y avait ce superbe cocktail à base de rhum, qu’il n’avait jamais trouvé ailleurs, ils en commandèrent deux. La chanteuse avait fini son set, on passait à une partie instrumentale. Tout en sirotant leur boisson, il lui parlait de ce standard du jazz qu’ils étaient en train d’écouter, un morceau très connu dont elle n’avait jamais entendu parler. Comme les vagues de l’océan, le son les emplissait, les recouvrait, roulait sur eux.

Après le cocktail, il y eut du rhum, du whisky, et d’autres cocktails encore. Les sourires de plus en plus grands et nombreux éclairaient leurs visages. Assise près de lui sur la même banquette, elle était d’un joli ton rougeoyant après les sous-entendus sexuels qui avaient dominé leurs derniers échanges. C’est qu’il serait facile de s’isoler ici, dans ces espaces confinés et sombres comme la nuit, personne ne remarquerait vraiment. Pour preuve, il avait commencé à lui caresser la cuisse, remontant tout doucement sous sa robe avec des gestes calculés, calqués sur la mélodie à la basse. La flamme vacillante de la bougie les éclairait encore faiblement, mais la mèche menaçait de se noyer sous peu.

Elle commençait à écarter les cuisses, l’invitant à s’aventurer plus haut, jusqu’à ses dessous dont il devinait déjà la dentelle. Avec un sourire amoureux, il retira sa main, et se recula jusqu’au dossier pour la regarder toute entière. Elle lui sourit en retour, intriguée par son manège. Leurs regards se perdaient l’un dans l’autre lorsque la bougie s’éteignit finalement. Retenant son souffle, il se mit à détailler des yeux ses courbes dans l’obscurité. Elle n’osait pas bouger, de crainte de rompre le charme de cet instant.

Quand il déplaça son bras pour porter son verre à sa bouche, il sentit un frisson la parcourir. Elle n’attendait qu’une chose, et il voulait retarder le plus possible ce moment, ce contact. Il voulait cultiver ce désir, leur désir, et le rendre immense comme le ciel. Alors il jouait, effleurait son bras, caressait ses lèvres du bout des doigts, se dérobant quand elle se rapprochait de lui, envoyant son souffle chaud se perdre dans son cou. Ivre de sa présence autant que de l’alcool, elle répondait à chaque provocation par un battement de cils, un sourire, un soupir. Elle venait de croiser les jambes quand il posa à nouveau sa main sur la peau brûlante de sa cuisse. Pendant qu’elle manquait une respiration, il se pencha vers elle pour lui susurrer à l’oreille : « Ne t’avise pas de faire du bruit, surtout… »

Profitant de la pénombre, il l’embrassa tendrement pendant que son autre main plongeait dans son décolleté pour en extraire un sein, dont il tordit le téton. Elle laissa échapper un petit gémissement étouffé, de surprise, avant de se laisser aller à ses caresses, totalement. Il malaxa le sein offert tandis qu’il s’aventurait de plus en plus haut sur ses cuisses. Ses baisers se faisaient plus ardents, et il sentait le souffle de sa compagne accélérer chaque fois qu’il frôlait son entrejambe. Elle devait être complètement trempée et brûlante à présent, et ses mains commençaient à se perdre sous sa chemise et dans son caleçon. Sans la repousser cette fois, il mit une main sur sa joue pour la guider vers lui, vers là où il la voulait, tout en dégrafant son pantalon. Son sexe se dressa dans la nuit, et il y amena cette bouche accueillante, au fond de laquelle l’attendaient mille délices.

Il prit le temps d’aller et venir lentement entre ses lèvres avant de donner plus de rythme et d’élan à ses coups de reins, qui l’emmenaient toujours plus loin dans sa gorge. Il tenait toujours son visage d’une main, sans forcer pour que ça ne devienne pas inconfortable pour elle. Elle était à moitié assise sur la banquette, penchée sur lui, levant parfois des yeux implorants et débordant de plaisir. Vue la longueur de sa robe, cette posture devait révéler pas mal de choses à qui regarderait par là. Il devait justement être là, pas très loin, à les épier, caché dans les ombres, l’autre personne à qui il avait donné rendez-vous ce soir-là. Il devinait sa silhouette dans l’alcôve de l’autre côté. Qu’il profite du spectacle…

Alors qu’elle commençait à s’étouffer, il lui laissa un peu plus de champ, et tout en ralentissant, il se pencha sur elle également. Remontant sa robe d’une main, il dévoila son string, qu’il entreprit lentement de baisser. Elle se débattit un peu, résistant par réflexe à cette mise à nu, mais l’excitation l’emporta. Bientôt ses fesses nues et pâles se détachaient sur l’assise sombre, tendues vers la nuit. Il glissa ses doigts entres ses lèvres, ruisselantes de désir, et s’amusa à les agacer, les presser et les tapoter. Elle se tortillait contre sa main, son corps hurlait d’envie. Il enfonça ses doigts en même temps qu’il plongeait plus loin encore au fond de sa gorge, la pénétrant avec délices. Il glissait et frottait en elle, et sentait son plaisir enfler autour de ses doigts. Elle tressaillait à chacun de ses gestes et engloutissait son sexe toujours plus, affamée de sensations. Elle avait tellement envie de lui !

Lorsque l’autre homme s’approcha de leur table, il lui fit un petit signe de tête. Comme convenu, l’inconnu ouvrit sa braguette et vint se placer discrètement juste derrière elle. Le sexe qui se présentait devant les fesses de son amante était brillant, humide et raide d’impatience. Sans cesser ses caresses, il laissa de la place au nouveau venu, qui s’engouffra entre ses doigts. Sur lui, sa maîtresse eut un soubresaut. Il chercha son regard, faisant passer dans le sien toute la confiance et l’amour immenses qu’il éprouvait à cet instant. Un sourire débordant d’émotion passa dans les yeux de sa compagne, de la gratitude toute simple, une envie infinie. Fermant les yeux, elle s’étrangla sur son membre épais quand l’homme derrière elle commença ses coups de boutoir. Il avait saisi ses fesses et la maintenait clouée au siège, sans lui laisser un instant de répit ni aucune possibilité de mouvement. Devant elle, les assauts sur sa gorge ne faiblissaient que pour la laisser aspirer un peu d’air avant de reprendre de plus belle. Elle avait fermé les yeux depuis longtemps, et se livrait entièrement au déluge de sensations qu’on lui offrait. Elle sentait le plaisir des hommes, entendait leurs gémissements rauques qui décuplaient son propre plaisir. Des mains enserraient ses cheveux pour aller et venir plus fort, et l’inconnu derrière elle titillait son anus avec un doigt, puis deux, tout en continuant ses amples coups de reins. La frénésie délicieuse de leurs attaques durait, leurs muscles bandés, leurs corps entiers tendus les uns vers les autres, tournés vers la jouissance.

Ils n’en avaient pourtant pas fini avec elle, et à la faveur d’une baisse de rythme, elle se retrouva emportée, soulevée, écrasée contre le corps de son amant par l’autre qui se serrait dans son dos. Leurs membres se pressaient contre elle, des mains malmenaient ses seins, écartaient ses fesses pour s’y frayer un chemin. Le regard plein d’amour de son compagnon plongea en elle en même temps qu’il pénétrait son sexe, avec force. Il aimait regarder son expression à ce moment-là, quand leurs corps fusionnaient pour former un univers de plaisir. Ses yeux s’arrondirent quand l’autre homme commença à s’enfoncer entre ses fesses. Réprimant un râle, elle mordit les lèvres de son amant, qui l’enserra plus fort. Ca ne rentrerait jamais ! Ca…

Toute la longueur rentra, lentement. Les yeux écarquillés, elle était submergée par une sensation dévorante. C’était brûlant à l’intérieur. Tellement serré. Elle se sentait complètement pleine, incapable de bouger. Des mains puissantes agrippaient ses fesses et y laissaient leurs empreintes cuisantes. On mordait son cou, sa poitrine, elle griffait, une main la bâillonnait pour l’empêcher de faire du bruit. Les deux sexes énormes se disputaient la place et enflammaient son bas ventre. Elle avait envie de crier. Quelqu’un enserra sa gorge, et elle lâcha les derniers fragments de conscience qu’il lui restait. Sous ces assauts conjugués, dominée de toutes parts, elle sentait la jouissance enfler comme une vague en elle, à chaque coup de reins de ses partenaires, et finalement crever dans un déferlement de contractions, déclenchant de violents spasmes chez eux.

Après un instant, une éternité, ils s’écroulèrent comme un château de cartes, essoufflés, sur la banquette. Encore quelques instants, l’inconnu se retira et retourna à son monde, laissant une traînée de sperme s’écouler des fesses rougies. Soupirant d’aise et de plaisirs encore vivaces, ils restaient fondus l’un en l’autre, tendrement enlacés. Il n’avait pas envie de bouger de là, jamais. Il tenta de remettre en place la robe de sa compagne, du mieux possible, sans qu’ils aient à se décoller. C’était quand même un endroit respectable, après tout, et cette tenue frisait l’indécence.

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